– Pour quelle raison débordons-nous de volonté et de motivation au lancement d’un projet, puis finissons-nous rapidement lassés et démotivés par sa continuité ?
– Pourquoi notre amour ne reste-t-il pas fou et passionnel comme dans le début d’une relation ?
– Comment la planification d’une activité peut parfois être plus excitante que l’activité en elle-même ?
La plupart de ces ressentiments et combats du quotidien, bien souvent complexes à appréhender, pourraient s’expliquer par l’action d’un seul neurotransmetteur dans notre cerveau : La Fameuse Dopamine.
Sur L’ordre des Hommes, dans cet article et Podcast audio disponible dès maintenant dans le player ci-dessus, nous allons tenter d’aborder la problématique du jour à travers ces quelques différents points :
- Qu’est-ce-que la Dopamine
- Ou agit la Dopamine
- Trop de Dopamine ou Pas assez de Dopamine
- Drogue, Cocaïne et Dopamine
- Le Système de Récompense/Renforcement
- Le Bonheur se trouve dans les choses Simples ?
- Comment vivons nous Aujourd’hui avec la Dopamine
- Accoutumance à la Dopamine ?
- Les Erreurs de Prédiction de Récompense
- Pourquoi sommes-nous Motivé au début d’un projet, puis rapidement Lassé et Désintéressé ?
- Addiction aux Réseaux Sociaux et jeux d’argent – Programme de Renforcement à Intervalles Variable
- Esclave de la Dopamine vs Maitre de la Dopamine – Le marketing de la Dopamine
- Les Outils pour équilibrer sa Dopamine !

Qu’est ce que la Dopamine ?
Premièrement, il est important de notifier que la Dopamine, et ce malgré de nombreuses croyances, n’est pas une hormone à proprement parler. Il s’agit d’un Neurotransmetteur, mais également d’une neurohormone dans un usage second : un messager chimique produit par un neurone, agissant comme une hormone, notamment dans l’inhibition de la prolactine (interrompre la production de lait maternel).
La dopamine est plus simplement une molécule biochimique jouant un rôle de communication au sein du système nerveux, en ayant notamment une puissante influence sur nos fonctions psychiques et motrices. C’est en quelque sorte un livreur de bouffe. Il est n’est pas le plat succulent, il est celui qui l’amène, mais sans lui, on aurait mangé des pâtes, donc il a tout autant une importance majoritaire un dimanche soir.
En parlant de bouffe, la Dopamine joue ici un rôle majeur dans le renforcement positif des actions qui nous sommes bénéfiques à la survie par un mécanisme de récompense. Dans ce fameux diner du dimanche soir; là dopamine interagit avant – pendant – et après. C’est celle qui vous invite à commander, c’est celle qui vous incite à terminer ce plat, c’est celle qui vous récompense enfin de l’avoir fait – La Dopamine cherche constamment à vous faire accumuler des ressources dans un principe de survie élémentaire. Ce mécanisme nous aide par ailleurs à comprendre le rôle que peut emprunter la dopamine autour des addictions !
En résumé, la dopamine un messager chimique transportant des messages d’un neurone à un autre neurone. Elle joue un rôle fondamental dans notre sensibilité au plaisir, en délivrant ses effets psychoactifs en récompense à une action qu’elle valide, tel que l’alimentation ou un rapport sexuel.
La Dopamine est très engagé dans la régulation de nos humeurs, de notre niveau de motivation, d’attention, nos capacités d’apprentissage, et dans nos fonctions particulièrement humaines de penser, prévoir et réfléchir. Nous en produisons tout le temps, ce qui vas nous intéresser sont les différents déclencheurs qui la libèrent en nous.


Ou agit la Dopamine ?
La dopamine affecte de nombreuses particularités et aspects de notre comportement physique et psychique tel que :
- La capacité/volonté d’apprentissage
- Le niveau de Motivation
- La mémorisation
- La régulation de la fréquence cardiaque
- La régulation des vaisseaux sanguins
- Le fonctionnement de notre système digestif
- La lactation en inhibant la prolactine
- La régulation et qualité du sommeil
- Notre humeur
- Notre niveau d’attention et de concentration
- Notre sensibilité à la douleur
- Coordination de nos mouvements moteurs

Trop de Dopamine vs Pas assez de Dopamine
Il serait ici relativement long et fastidieux d’entrer dans les profonds et complexes détails liés à un dysfonctionnement de sécrétion/capacité de transport de ces neurotransmetteurs/neurohormones; mais la plupart des troubles mentaux qui y sont liés sont majoritairement dues à un déficit en dopamine, ou au contraire, à un excédent :
TDAH – Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité : Nous ne connaissons pas encore tous les tenants et aboutissants de ce trouble grandissant, mais de nombreuses recherches ont pu démontrer un fort lien de causalité avec un déficit en dopamine. Cette particularité semble d’ailleurs être dépendante d’un facteur génétique ou héréditaire. Le Méthylphénidate est notamment un médicament employé dans le traitement des TDAH, ce dernier vient alors agir sur l’augmentation de la sécrétion en dopamine (action dopaminergique), en ayant un mode d’action relativement proche de celui des amphétamines.
Parkinson, carence en dopamine : les fonctions motrices sont assurées par de complexes interactions entre divers groupements de cellules du système nerveux central. Un de ces groupements est situé dans ce que l’on appelle la substance noire (Substantia nigra), essentiellement composée de neurones dopaminergiques. Ces neurones agissent en libérant de la dopamine sur les structures du striatum, jouant un rôle important dans le contrôle de la motricité. Schématiquement parlant, la maladie de Parkinson présente justement une atteinte préférentielle d’une partie de cette substance noire (précisément, du pars compacta), ce que vient limiter les capacités de libération de la dopamine dans le striatum. Cet handicape vient alors altérer le bon fonctionnement du système moteur. C’est la raison pour laquelle les personnes atteintes de cette maladie ont du mal à initier des mouvements.
Schizophrénie et Dopamine : De nombreux travaux ont pu démontrer un lien de cause à effet entre un niveau de dopamine anormalement élevé, et les distorsions et hallucinations de réalité que peuvent expérimenter des patients atteints de schizophrénie. Ces hallucinations sont aujourd’hui traitées par des antipsychotiques agissant sur le striatum, inhibant notamment la libération de dopamine.

Drogue, Cocaïne et Dopamine
Le schéma de récompense du système dopaminergique du cerveau est fortement stimulé par de nombreuses drogues, et plus particulièrement par la Cocaïne. Dans le scénario habituel de communication de ce neurotransmetteur – la dopamine est libérée par un neurone dans la synapse (zone de contact qui s’établit entre deux neurones, une sorte de « zone de vide ») en venant se lier à des récepteurs de dopamine (plus précisément par le biais de protéines spécifiques) sur un neurone voisin.
Une seconde protéine vient ensuite agir en éliminant la dopamine de la synapse en vue d’être recyclé pour un usage ultérieur (cette protéine fait le tri sélectif !). Les drogues récréatives et notamment la Cocaïne viennent ici interférer dans ce processus de communication : La cocaïne interagit en se liant à ce transporteur/recycleur de la dopamine, afin de bloquer son élimination de la synapse.
La dopamine ne pouvant plus être éliminée et recyclée correctement, une accumulation et un réel embouteillage viennent donc se créer au sein de la synapse, entrainant une forte amplification du signal au niveau des récepteurs neuronaux, ayant pour effet cette fameuse euphorie recherchée !
De sérieuses études réalisées sur un large panel démontrent qu’une exposition à la cocaïne peut engendrer d’importantes neuro-adaptations. Le corps répond, et s’adapte à tout ce que nous lui infligeons sans lui demander son avis. Plus un récepteur est anormalement saturé, plus il se désensibilise et nécessiteront des charges plus importantes pour être stimulé. Il est intéressant de noter que les sujets exposés de manière chronique à une consommation de cocaïne présentent de profondes altérations dans la neurotransmission du processus de la récompense. On observe d’ailleurs une diminution des fonctions du cortex orbito-frontal, ayant pour impact de réduire les capacités de prise de décision, d’adaptation à des situations complexes et d’introspection, c’est quand même la merde.


Le Circuit de Récompense/Renforcement
C’est dans les années 50 que James Olds fait la hasardeuse découverte de ce malin phénomène qui nous manipule tous au quotidien.
Un beau matin, en compagnie de ses amis les rats de labo, notre bon vieux James s’attardait à étudier les mécanismes cérébraux responsables de l’attention. James se trompa dans ses manipulations et brancha par erreur des électrodes directement dans le système limbique d’un des rats. Les électrodes étaient fixé précisément de telle sorte à ce que les rats puissent autostimuler la région de leur système limbique à l’aide de l’activation d’un simple levier. Autant dire qu’ils sont devenus fous. Les rats activaient ce levier sans arrêt, à une fréquence de 5000 shots par heure, à l’exclusion de tout autre chose que le sommeil – prêt à endurer une quantité de douleurs et de privation extrême afin de pouvoir continuer d’appuyer sur ce levier.
Rigole pas, on fait pareil en vérifiant nos notifications, nos e-mails, le suivi de colis de notre dernière commande Amazon, ou en rafraichissant nos réseaux sociaux favoris en quête de likes.
« Oui mais on n’est pas des rats » – heureusement pour toi, Gisèle, d’ultérieures études sont justement venus confirmer ce phénomène sur l’activité neuronale humaine. Ses recherches ont d’ailleurs révélé qu’une stimulation électrique (de l’hypothalamus) dans le système limbique humain avait la faculté de générer des sensations d’excitation sexuelle quasi orgasmique ! Ces découvertes ont donc permis de comprendre et démontrer que notre plaisir est en fin de compte une réelle fonction neurologique a proprement parlé, qui est liée à un système complexe de récompense/renforcement !
C’est concrètement ce système récompense/renforcement (ou système Hédonique) qui viens nous donner le carburant nécessaire en motivation/volonté pour nous récompenser lorsque l’on agit dans l’intérêt de la survie de l’individu ou de l’espèce, quelle que soit sa nature :
- Motivation pour la recherche de nourriture
- Motivation a la reproduction sexuelle de notre espèce (continuer le monde)
- Motivation pour l’évitement et le surpassement des dangers
- Motivation dans la quête d’approbation sociale et d’appartenance au clan
Le système récompense/renforcement vient agir en déclenchant de nombreux mécanismes
- Mécanisme motivationnel à obtenir la récompense
- Mécanisme motivationnel à éviter la punition/échec
- Mécanisme du système de la dopamine (plaisir) provoqué par la récompense
- Mécanisme du système de la dopamine (déplaisir) provoqué par les punitions
- Mécanisme de l’apprentissage/résolution des problèmes par conditionnement psychologique (par exemple, quand mon chien salive quand il entend le paquet de croquette, c’est un apprentissage maso réplique, un conditionnement, une sorte d’association !)
Il pourrait donc être intéressant de s’interroger sur la relation établie entre l’action de notre circuit de la récompense – et une potentielle absence de motivation dans la réalisation d’un de vos projets. Peut-être que cet objectif/projet n’apporte-t-il pas suffisamment de valeur à vous entant qu’individu, ou au groupe, afin d’en secrété une « quantité de motivation » suffisante. Peut-être la « récompense » a-t-elle été mal définie ou comprise ? Le système hédonique fonctionnant aussi bien par la course à la récompense que par la fuite de la punition, il est également probable que votre condition actuelle est suffisamment confortable et supportable, pour que votre échec (qui n’en est donc pas vraiment un) ne soit pas une punition.
N’importe quel kiné ou oesthéo pourra vous confirmer que les patients ne pratiquent pas les exercices prescrits tant qu’ils n’ont pas suffisamment mal, tant que la douleur n’est pas suffisamment insupportable.
« Change happens when the pain of staying the same is greater than the pain of change »
Tony Robbins, inspiré de Dr. Henry Cloud & Dr. John Townsend
Pour répondre à ces problématiques, je peux vous conseiller amicalement de travailler sur votre « Pourquoi« , avant de travailler sur votre « Quand » et « Comment », (le fond avant la forme) et d’estimer le cout réel à endurer si vous ne faites rien. Qu’est-ce-que vous coute l’échec ?


Le Bonheur se trouve dans les choses Simples ?
Je me suis longtemps interrogé sur la raison pour laquelle nous nous sentons parfois si bien avec si peu. La raison pour laquelle un simple feu de camp après une longue randonnée permet une libération de dopamine suffisante à en oublier la difficulté endurée, et les ampoules aux pieds. La raison pour laquelle je ressens ce besoin fréquent de m’évader, fournir des efforts physiques pour atteindre un objectif géographique et palpable, tout en retrouvant une certaine rusticité me permettant de vivre au plus proche de mes besoins entant que mammifère. C’est un sujet qui mériterait son propre épisode, mais je pense que nous pouvons aisément comprendre à travers ces mécanismes que notre libération de dopamine se fiche d’être traité comme un roi dans le plus cher des hôtels.
Ces mécanismes tentent même de nous offrir des pistes de réflexion concernant une expression couramment employée par des voyageurs ou anthropologues, ayant rencontré des peuples au niveau de vie bien inférieure : « ils n’ont rien, mais ils sont pourtant si souriants et heureux… ».
Parce qu’ils n’ont « rien », mais ils ont à la fois tout ce qu’il faut pour le bon fonctionnement de leur système dopaminergique.
En nous rapprochant de nos besoins primaires, nous nous rapprochons donc de notre système fonctionnel fondamental mammifère qui a permis notre survie. « Deux bras, deux jambes, donc rien de vénérable » – SCH. N’oublions pas que milliardaire ou étudiant fauché – nous tenons 3H sans régulation thermique, 3 jours sans boire, et 3 semaines sans manger.
Vivre des expériences mettant à l’épreuve ces 3 points essentiels et acquis aujourd’hui sans efforts et mérite dans notre quotidien : serait donc un vol direct vers la stimulation de notre système de récompense, et donc d’une libération de dopamine optimale. Lorsque nous devons fournir des efforts pour le besoin de notre survie élémentaire, et que nous les réussissons, nos neurotransmetteurs savent nous en récompenser gracieusement : Ce comportement a servi de manière moléculaire à l’individu et au groupe – il est validé et renforcé par du plaisir.
Peut-être vivons-nous aujourd’hui un peu trop en déconnexion avec la manière dont nous sommes câblés ?
Peut-être que tout a été un peu trop vite ?
Durant les 150 dernières années, l’Homme a pris un tournant majoritaire en choisissant de déléguer sa condition et son bien-être thermique-hydrique-alimentaire et sécuritaire à un état, à un système ou à des entreprises. Cette démarche semble pourtant vouloir fonctionner à l’inverse de notre biochimie. Cette biochimie que notre espèce a mise des millions d’années à élaborer.


Comment vivons nous Aujourd’hui avec la Dopamine
Vous avez désormais acquis des connaissances solides sur le fonctionnement de notre Dopamine et du système de récompense/renforcement.
Nous allons maintenant observer comment notre système dopaminergique peut-il être trompé au quotidien dans nos sociétés modernes, ou le marketing manipule nos mécanismes dans un intérêt consumériste.
Nous produisons constamment de la dopamine, ce qui nous intéresse est la manière dont celle-ci peut-être libérée dans nos neurones.
Comme nous avons pu le détailler précédemment, cette libération se déclenche en grande majeure partie des cas en réponse à des stimulus externes nous signalant une opportunité d’accumuler/consommer/créer des ressources, utiles à la survie de l’individu ou de l’espèce. Toute la complexité de notre quotidien dépend du fait que nous vivons dans un monde qui meurt plus de mal-nutrition, que de sous-nutrition. Dans un monde ou il vaut mieux apprendre à dire non, qu’apprendre à dire oui.
Il est toujours plus simple de commencer un nouveau livre, que de le continuer. Mais si vous n’aviez à disposition QUE ce livre, pensez-vous qu’il en serait de même… ?
Dans cette dynamique du toujours plus; comment notre dopamine fait-elle la différence entre l’intérêt primaire de récolter le fruit d’un arbre, et une viennoiserie, une canette de soda ou un fast-food qui se présente sur votre chemin ?
La vérité, c’est que notre système dopaminergique à vraiment du mal à différencier le nécessaire de l’abus. Son rôle n’est pas d’estimer les qualités nutritionnelles, mais le potentiel énergétique d’une ressource. Estimer si le rapport entre les calories dépensées pour l’obtenir, et celles obtenu par son gain, est d’un résultat énergétique positif ou négatif. L’histoire de l’humanité peut aisément se résumer à une grande quête calorique, à une quête de l’énergie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’homme ne s’est que rarement contenté de prendre le nécessaire et laisser le reste. L’homme accumule et conserve les ressources pour rester en vie et les transmettre avant de mourir.
Aujourd’hui, le commerce et les technologies savent parfaitement stimuler ces mécanismes pour obtenir le comportement qu’ils attendent de nous : l’achat 🙂


Accoutumance à la Dopamine ?
C’est lorsque l’on associe un événement positif à un événement inconnu ou inattendu, que la libération de dopamine est là plus diffuse et importante.
On peut donc aisément comprendre qu’il existe une sorte d’accoutumance à la dopamine sur un événement qui vient à se répéter. Le stimulus externe ayant permis de déclencher une libération de dopamine, peut ne plus la déclencher par la suite. Ce mécanisme tente donc de nous expliquer notre éternelle insatisfaction et cette constante recherche de nouveauté, pour nous permettre de revivre les effets psychoactifs de la première fois.
Car les choses que nous voulions deviennent toujours des choses que nous avons.

Les Erreurs de Prédiction de Récompense
Ce qu’on appelle l’erreur de prédiction de récompense est tout simplement la représentation du contraste entre la récompense espérée et celle qui est finalement reçue. C’est un mécanisme qui est crucial dans le processus de l’apprentissage en nous incitant à toujours rechercher plus de récompenses. Ce comportement est grandement impliqué dans notre évolution.
Les neurotransmetteurs de la dopamine sont stimulés de manière appréciable ou dépréciable, en fonction de l’erreur qu’il peut y avoir entre ce que nous attendons et ce que nous recevons. Je pense que nous avons déjà tous vécu une situation ou le gout d’un aliment inconnu nous a agréablement surpris en se positionnant bien au-delà de nos espérances, ou terriblement dégouté en s’y plaçant bien en dessous. S’il vous est déjà arrivé de gouter un aliment salé en vous attendant à ce qu’il soit sucré, vous devez certainement comprendre ce phénomène !
Cette erreur de prédiction de récompense est donc intimement liée à notre imaginaire. De ce à quoi nous attendons d’une situation inconnue. Ce phénomène ne s’arrête pas qu’à un pop-corn salé prit pour un sucré, mais il est omniprésent dans notre quotidien et dirige nombre de nos décisions un peu plus importantes !
Ce processus interagit fortement dans les relations amoureuses – Il peut se créer des erreurs de prédiction de récompense entre l’excitation et l’imaginaire qui se créer autour de l’inconnu(e), jusqu’à la relation durable. Certains passent leur vie à courir après ce shot de dopamine liant l’inconnu et l’inaccessible à l’imaginaire – et sont constamment contraints à ne pas pouvoir s’engager dans une phase durable (souvent à partir des 6 mois d’une relation) due à une multitude d’erreurs de prédiction de récompenses qu’ils peuvent vivre, ou la stimulation dopaminergique de l’inconnu, du mystère et de la découverte de l’autre viennent à disparaitre pour donner place à une autre forme de relation.
Certains sujets déficients en dopamine peuvent même expérimenter des désintérêts pour l’autre dès le premier soir, même à partir du moment où ils obtiennent un « oui » pour poursuivre la soirée chez l’un ou l’autre. Parce que le futur devient le présent, l’inacquis devient acquis, l’anticipation et l’imaginaire n’ont pu lieu d’être. Le rush de dopamine liée au jeu de séduction disparaît, donc leurs processus motivationnel avec. Le sujet n’est plus intéressé, car il vit pour ce shot de dopamine qu’on ne vit techniquement qu’une fois, en préface d’une relation.
Fort heureusement pour nous, l’Homme est un individu fortement routinier. L’Homme trouve du plaisir, de la sécurité et une certaine prospérité dans les habitudes. Le mot « familier » n’est pas un dérivé du mot famille par tout hasard. Nous aimons aller au même restaurant, sur cette même table, et y retrouver ce même serveur qui nous propose un « comme d’habitude ?« . Lorsque l’on arrive en fin de course du palier que la dopamine nous a permis d’atteindre, il est important de savoir « Flip the switch » – enclencher interrupteur – et transitionner sur une autre forme de plaisir plus long-termiste, permettant de construire sur la profondeur, et non sur un état agile d’action/réaction.


Pourquoi sommes-nous Motivé au début d’un projet, puis rapidement Lassé et Désintéressé ?
À ce niveau de l’article, vous commencez à y accumuler de sérieuses réponses :
- Peut-être cet objectif/projet n’apporte-t-il pas suffisamment de valeur à vous entant qu’individu, ou au groupe, afin d’en sécréter une « quantité de motivation » suffisante.
- Peut-être qu’il serait intéressant de travailler sur votre « Pourquoi« , avant de travailler sur votre « Quand » et « Comment ».
- Définissez le cout à endurer (la punition) d’un échec/abandon en relatant la situation actuelle, à la situation souhaitée.
- Peut-être devriez-vous réévaluer votre degré d’anticipation/imaginaire afin d’éviter de vivre une erreur de prédiction de récompense qui pourrait être fatale à votre niveau d’engagement dans ce projet.
- Documentez-vous sur l’expression « Enjoy the process«
- Lorsque vous passez l’étape du shot de dopamine, que l’inconnu devient connu, le futur devient le présent, et donc que l’excitation des premiers instants disparaît : ne perdez pas de vue ce pourquoi vous avez commencé. A partir de ce moment, vous ne pourrez plus comptez sur la motivation comme unique carburant car elle surgira de manière imprévisible et irrégulière en fonction des différentes sous taches de votre objectif.
Seule une réelle discipline d’actions vous permettra de continuer d’avancer dans ces moments pauvres en motivation, seule la discipline fera la différence sur le long terme entre ceux qui abandonnent de ceux qui continuent… L’Homme ne sachant faire preuve d’auto-discipline termine bien souvent sous perfusion des produits du divertissement et de la distraction, et à la merci de ses moindres fluctuations hormonales. L’histoire démontre que l’absence de ces lignes de conduite mène toujours l’Homme à la dégénérescence et au nihilisme le plus absolu.

Addiction aux Réseaux Sociaux et jeux d’argent – Programme de Renforcement intermittent / à Intervalles Variable
Comme nous avons pu l’observer précédemment, le comportement humain est grandement régi par de complexes schémas de récompenses.
En comprenant la manière dont nous sommes conçus, il est alors relativement simple de savoir manipuler et influenceurs nos comportements à des fins commerciales.
Les réseaux sociaux abordent aujourd’hui exactement les mêmes stratégies que les jeux d’argent. Ils reposent sur les mécanismes de hasard, ou la récompense est aléatoire et infinie, sans demander des efforts proportionnés à la récompense. Lorsque vous vérifiez vos e-mails ou vos réseaux sociaux : ce que vous allez y trouver est totalement variable, de la même manière que lorsque vous jouez à une machine à sous dans un casino.
Sans entrer dans les détails, il existe plusieurs méthodes de renforcement dans les sciences du conditionnement opérant. La plus addictive et la plus résistante sur le long terme sont le Programme de Renforcement à intervalles variables ou Renforcement intermittent.
- Cette stratégie repose sur le fait de distribuer des récompenses stimulant notre libération de dopamine :
– Likes / Abonnements / Messages / Réactions
– Argent - Des récompenses, qui semblent d’une dimension infinies :
– Vous ne connaissez pas la trésorerie du casino.
– Il n’y a pas de quantité fini de like
– Le fil d’actualité n’a jamais de fin peut importe jusqu’où vous scroller. - Si vous n’y allez pas, vous allez peut-être manquer l’occasion de gagner :
– Il serait dommage qu’une autre personne que vous soit devant la machine au moment ou elle vas distribuer le jackpot.
– De la même manière qu’il serait dommage de s’arrêter de creuser à 1m d’un trésor, vous allez peut-être vous arrêter de scroller avant l’information qui serait la plus cruciale pour vous. - Gagner quoi ? Une récompense aléatoire et qui ne garantit aucun minimum :
– La machine à sous distribue ses récompenses à un intervalle aléatoire pour l’utilisateur
– Ce n’est pas parce que vous ouvrez Instagram, que vous allez recevoir des notifications.
L’ensemble de ces 4 points stratégiques du renforcement intermittent constitue un cocktail hautement stimulant et addictif pour notre système dopaminergique.
Il est crucial pour notre bien-être psychique et émotionnel de rester le capitaine de notre propre navire, de rester à l’initiative de ces mécanismes et de ne pas subir des sécrétions hormonales indésirées, en devenant esclaves de stimuli externes qui reposent sur des enjeux économiques, dont nous sommes tout sauf les gagnants.
Il est important de comprendre comment nous fonctionnons, pour ne pas être manipulé par nos réactions biochimiques et rester à l’initiative de tout ce qui nous arrive.


Esclave de la Dopamine vs Maitre de la Dopamine – Le marketing de la Dopamine
Lorsque nous circulons en plein centre-ville, stimulé de tous sens par des centaines de stratégies marketing visant à attirer notre attention (visuelle, sonore, olfactive, etc), il est lourdement complexe de faire la réelle différence entre nos besoins et nos envies.
Nous allons nous pencher sur l’interprétation du « Je » dans « Je veux ça ».
Est-ce-que le « Je » signifie littéralement notre cerveau ? Ou notre pleine conscience de manière indépendante, qu’elle qu’elle soit ? Est-ce-que nous agissons en réponse à un stimulus externe agissant sur nos libérations hormonales, ou agissons-nous en pleine conscience de nos actes ? Avons-nous réellement l’envie et le besoin d’acheter ce célèbre grand café-crème à 8€ qui se présente à nous ? Ou est-ce les conséquences d’un biais psychologique intelligemment exploité par son vendeur ?
Comprendre la manière dont nous sommes câblés nous permet d’agir en connaissance de cause. « L’ignorance toujours mène à la servitude. » (Les maximes, pensées et sentences espagnoles). Jusqu’à preuve du contraire, et hormis des pathologies associées, le « Je » du « Je veux ça » ne se résume pas à une réaction biochimique. Notre pleine conscience est majoritairement la dernière étape de validation avant l’action, impliquant par exemple notre niveau de moralité/éthique et le recul de nos expériences passées.
Maintenant que vous n’êtes plus ignorants, il est de votre responsabilité de savoir tirer profit de votre système dopaminergique, de rester le dernier décisionnaire de cet outil. Notre biochimie se doit de rester au service de notre vie, et nous devons résister à notre pente pour ne pas en devenir des esclaves accoutumés, trompés par des stratégies marketing – dont nous sommes tout sauf les gagnants.
Proverbe persan
L’ignorance est une rosse qui fait broncher celui qui la monte, et qui fait rire de celui qui la mène.

Outils pour Équilibrer sa Dopamine
Il est assez délicat, qui plus ait dans un domaine si complexe et intrinsèque, de trouver de concrètes alternatives permettant d’équilibrer la balance dans un quotidien truffé de stimulants. Toute la complexité de réponse à de nombreuses problématiques, est que celle-ci est très rarement binaire. La solution se trouve bien souvent dans l’équilibre, dans des demi-mesures, et ne peut que rarement se résumer à une action unique.
N’oublions pas que nous ne sommes pas ce que nous pensons, nous sommes l’addition de toutes les petites actions que nous pratiquons aux quotidiens. Notre situation actuelle n’est que le fruit de ce travail, et nous en sommes les principaux responsables. (instagram travel)
Après croisement de mes différentes recherches, l’une des meilleures alternatives serait d’instaurer une routine d’habitudes et d’activités régulières, loin de tous stimuli modernes (écrans, publicités, distractions etc), nous plongeant dans un état d’instant présent, dans un état où le « ici et maintenant » serait prioritaire et primordiale pour sa pratique.
Il est très important que cette activité en question ne soit pas pratiquée dans un but d’optimisation des ressources futures, même s’il possible qu’elle en soit la conséquence. Le but premier doit être de concentrer son attention et sa concentration à une tâche donc l’unique jouissance est sa pratique instantanée, ici et maintenant. Afin de maximiser les résultats sur le long terme, il peut être intéressant que cette activité dispose d’une ressource, d’une matière ou d’une durée finie et limitée. Que cette activité présente potentiellement une finalité géographique, temporelle ou mécanique.
Je laisse libre cours à votre imagination de découvrir celles qui seront les vôtres. Ces activités peuvent tout à fait être partagées avec un proche, tel que des activités sportives : Natation, vélo, course à pied, canoë-kayak, art martial, plongé, escalade – des activités ayant un niveau de rusticité suffisante pour que toute votre attention y soit nécessaire. Nous retrouvons également de nombreuses activités artistiques et manuelles telles que le dessin, le travail du bois, la couture, la soudure, la métallurgie, la peinture etc.
De nombreuses distractions du quotidien peuvent très facilement être contournées. Plus nous allons en supprimer, plus nous allons être en mesure de retrouver un niveau de sensibilité dopaminergique équilibré, et plus notre capacité de concentration en sera bénéfique. Pour régler un problème efficacement, il faut savoir l’analyser efficacement (et lorsque l’on tire au hasard, la probabilité d’atteindre sa cible est très faible). Il est peu rentable de concentrer nos actions sur ce que nous ne maitrisons pas; nous n’allons pas changer les règles de l’offre et la demande, ni les pratiques des régis publicitaires. Heureusement pour nous, le premier et le plus important canal de distraction et de perturbation psychoactive se trouve dans notre poche ! Répondez-vous vraiment aux e-mails que vous recevez sur votre téléphone, à l’instant ou vous en recevez la notification ? Peut-être que cette notification n’a pas besoin d’être active. Lorsque votre réseau social favoris vous notifie, avez-vous réellement le besoin d’y apporter une réponse suffisamment urgente pour qu’elle interrompe votre activité/concentration ? Vérifier vos notifications manuellement, quelques fois par jour, sera très certainement bien suffisant.
N’hésitez pas à communiquer à votre entourage concernant ces nouvelles pratiques, faites leur savoir dès maintenant que si urgence il y a, un appel est tout naturellement la meilleure pratique à adopter. Si ce message n’est pas urgent, la réponse ne l’est pas non plus, et vous pourrez y répondre à tête reposée au moment opportun. C’est aussi une bonne manière d’éloigner les chronophages « small talk ». Je vous garantis que des résultats se feront ressentir dès les premières semaines.
Une autre pratique semblant démontrer d’intéressants résultats serait de travailler notre niveau d’analyse et d’attentions aux détails environnants. Des détails dont nous ne prêtons aujourd’hui plus attention, tant ils sont devenus passifs et inaudibles dans nos environnements quotidien hautement stimulants. Je parle du décor. Le décor de vos trajets quotidien, le décor qui vous entoure constamment. La statue d’un illustre personnage devant laquelle vous marchez chaque jour, les fleurs qui poussent au printemps, l’évolution des teintes en autonome, le comportements des oiseaux au-dessus de vos têtes, le bruit de l’eau qui tombe sur le toit et lèche les passages de roue de votre auto. Prendre simplement du temps avec votre animal de compagnie, observer le chantier face à votre bureau et l’impressionnante synergie avec laquelle l’homme travaille avec ces engins. Sentir les aliments, sentir l’odeur du café, prêter attention à tous les détails environnants, qui nous rappellent que nous sommes vivants 🙂


Merci
Alex – Henry Redbeard
Si vous en êtes arrivé à lire ce paragraphe, j’ose imaginer que l’article vous a tout autant passionné que je l’ai été pour ses longues recherches et son écriture ! Je vais donc user de cette sélection naturelle des plus téméraires d’entre vous, pour entrer davantage dans l’intimité, en la compagnie exclusive de ceux ayant résisté à leurs pulsions dopaminergiques de ne pas aboutir leur lecture et passer à un autre sujet en cours de route ! Je tiens tout d’abord à vous remercier de l’attention prêté mon travail. Je suis un grand passionné et intéressé de nombreux sujets, allant du sport dans ses formes les plus brutes, jusqu’aux plus fins sujets de psycho-sociologie. Je suis passionné par la vie. L’apprentissage et le partage m’animent, tout en ayant un profond dégout pour la médiocrité et le travail mal fait. Partager mes recherches et écrits me contextualise cette pratique, qui serais bien trop chronophage pour exister si elles n’avaient pas pour vocation d’être partagées ici 😘
Le sujet de la Dopamine n’a pas été abordé en surface et par de vulgaires raccourcis ! Avec l’ensemble des fortes connaissances que vous avez acquises aujourd’hui, vous n’êtes plus ignorants, vous êtes responsables. Il ne vous reste plus que 3 choses à faire :
- Me laisser un commentaire et un 5 stars review sur Apple Podcast ou Vous abonnez sur Spotify
- Visiter La Boutique de L’ordre des Hommes est la meilleure manière de me soutenir, m’encourager et financer mes prochains sujets ❤
- Commencer dès aujourd’hui à instaurer de SOLIDES habitudes et nouvelles pratiques pour reprendre le contrôle de votre condition, et être à l’initiative de tout ce qui vous arrive.